Pour un « petit candidat » comme Philippe Poutou, une campagne présidentielle est un moment particulier en ce qui concerne les phénomènes de médiatisation. Alors qu'en temps « normal » nous ne sommes guère médiatisés, une campagne est un moment de sur-sollicitation, qui est non seulement intéressant à raconter et à analyser en soi, mais qui joue en réalité un rôle de « dévoilement » de certains traits saillants du fonctionnement global des médias en général et du journalisme politique en particulier.
Exemples - et anecdotes révélatrices - à l'appui, nous racontons ce qu'est, concrètement et au quotidien, la médiatisation d'un candidat comme Philippe Poutou durant une campagne présidentielle.
« Ces classes, qui se sont gavées de l'exploitation des masses, faisant du charbon la clef de leur ascension, avant que les coulées de pétrole et les flambées de gaz ne viennent les installer en une abondance qui toujours aux damnés de la terre a manquée, paniquent aujourd'hui à l'idée de perdre leurs privilèges, et de se voir à leur tour soumis à l'économie de la rareté. ».
En 2019, Crépuscule démontrait comment et à quel point notre République était paradoxalement menacée par les personnes censées la représenter et la défendre.
En 2021, Abattre l'ennemi proposait un guide détaillé du pouvoir et de ce qu'il faudrait faire une fois celui-ci repris.
Restait à dire comment, dans les faits, étape après étape, redonner leur souveraineté aux Français. Sous la forme cette fois d'un traité anarchiste, Coup d'état expose les modalités de la révolution nécessaire.
En préambule, dans une dialectique imparable, Juan Branco dresse les conséquences de la fin de l'ère des énergies fossiles, apportant plusieurs réponses clés utiles à la compréhension de la période charnière que nous traversons. Il démontre comment, paradoxalement, les gilets jaunes ont été la première révolte écologiste de l'Histoire. Puis il analyse le petit Paris, qui créé des êtres avides tournés vers leur ambition personnelle. Il interroge enfin : comment mener une révolution à bien, paralyser le pouvoir et le rendre à chacun ? Et surtout comment, éviter les pièges et impasses auxquels sont confrontés tous les mouvements populaires ?
Un essai brillantissime et brûlant, détaillé et précis, qui lève tous les tabous politiques, et fera date.
« Voici donc venu le temps d'appréhender le monde tel qu'il est plutôt que de l'ignorer, de le comprendre plutôt que de le rêver, de le travailler plutôt que de le consommer.
De préparer la guerre qui vient pour retenir la paix qui s'en va. De s'employer à faire l'Histoire pour n'être pas dévoré par elle.
D'accepter que, tant que l'Histoire a cours, toute ligne de vie puisse un jour avoir à se transformer en ligne de front.
Au commencement était la guerre, espérons finir en paix. » « De fait, l'humanité semble condamnée à vivre perpétuellement entre conflits et intermèdes pacifiques. Depuis l'affirmation de la domination de l'anthropocène, la construction de sociétés humaines, de plus en plus complexes, s'accompagne de guerres tribales, locales, continentales ou mondiales. Le coeur du monde bat au rythme de ces conflits qui arrachent en permanence à l'inventivité humaine des progrès nouveaux autant pour détruire que pour restaurer, autant pour tuer à coup sûr que pour mettre en sûreté, autant pour conquérir que pour sanctuariser. » « Maintenant qu'avec l'illusion du bonheur s'effondre celle d'une civilisation mondiale, maintenant que la guerre entre partout en tension avec la paix dans la renaissance sanglante de l'Histoire, il est temps de découvrir qu'il y a une guerre et quels sont ses visages. » Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des arts et métiers, responsable scientifique du Pôle sécurité, défense, renseignement, criminologie, cybermenaces et crises (PSDR3C/ESDR3C). Il enseigne également à New York, Shanghai et dans les écoles spécialisées. Il a publié de nombreux ouvrages sur les sujets de sa spécialité.
Alyosha Deminn est née à Vorenj, ville chantée par Ossip Mandelstam, à quelques centaines de kilomètres de Moscou. Les dérives de plus en plus autoritaires de Poutine lui ont fait prendre conscience de la nécessité de lutter. Membre de l'opposition, elle se bat contre le pouvoir anti-démocratique des dirigeants russes, fauteurs de guerre, sans égards pour leur peuple. Arrêtée à plusieurs reprises en Russie, elle y a été jugée et condamnée à deux reprises, subissant les plus éprouvants sévices et humiliations. En racontant sans rien omettre ses 120 journées en enfer, Alyosha Deminn livre plus qu'un témoignage: le récit terrible de ses combats dans les geôles de Poutine, où l'on séquestre, opprime et torture les opposants et les militants des droits de l'homme. Son récit est une leçon de courage et de résistance, pour que le pluralisme démocratique et l'humanisme ne cèdent plus à la tyrannie.
Un récit explosif s'appuyant sur des archives et des témoignages inédits. Le Figaro MagazineRarement une bande d'amis n'avait joué un tel rôle dans l'Histoire. D'une discrète pension religieuse aux fastes de l'Elysée, Sébastien Le Fol nous raconte comment un clan, après mai 1981, a tiré les ficelles de la politique et des affaires pendant quinze ans, héritage qui reste largement d'actualité. François Mitterrand ; Pierre de Bénouville, éminence grise de Marcel Dassault, André Bettencourt, ministre et deuxième fortune française par sa femme et François Dalle, longtemps P-DG de L'Oréal : l'ambition toute balzacienne de cette bande, soudée par la guerre, le passage à Vichy, puis la Résistance, a quelque chose de fascinant. Ces quatre mousquetaires n'ont cessé de se faire la courte échelle. Et ils ont tout partagé : l'argent, l'amour, le pouvoir. Les secrets aussi. Au terme d'une exceptionnelle enquête, l'auteur décrypte l'itinéraire invraisemblable de l'ancien président - de l'extrême droite à l'union de la gauche - dévoilant ainsi la face cachée d'un système sur lequel on croyait tout savoir.Ex-directeur de la rédaction du Point et ex-directeur adjoint de celle du Figaro, Sébastien Le Fol est journaliste et auteur. Il a publié Reste à ta place... (Albin Michel, 2021) et dirigé un ouvrage collectif, La Fabrique du chef-d'oeuvre (Perrin, 2022). Une incroyable et méticuleuse enquête. Le Figaro Magazine
Depuis la Révolution cubaine ou encore les dictatures des années 1960-1980, et jusqu'à nos jours, les pays de l'Amérique latine n'ont cessé d'être au centre de l'actualité et du débat politique. Cet ouvrage ambitieux et synthétique offre les clés historiques pour comprendre l'actualité convulsée du sous-continent en identifiant les jalons les plus importants de son histoire contemporaine et en mettant en lumière les expériences politiques et les mouvements sociaux qui l'agitent depuis deux siècles.
La dimension essentielle des révolutions et des contre-révolutions permet d'explorer une histoire passionnante et complexe, en s'attachant aux acteurs individuels et collectifs, à leurs motivations et à leurs idées, mais aussi à l'imprévisibilité de leurs actions. En parallèle, on inscrit les événements dans une plus longue durée, en interrogeant les réactions qu'ils ont suscitées, mais aussi leur mémoire. Cette réflexion, en outre, joue sur plusieurs échelles d'analyse : locale, nationale, régionale et même, globale, comme pour la révolution cubaine.
Dans un imposant château gothique situé au sommet d'une colline au coeur de l'Allemagne nazie, un groupe improbable d'officiers faits prisonniers a passé la Seconde Guerre mondiale à préparer des évasions audacieuses sous l'oeil de leurs geôliers nazis.
Ravisseurs et prisonniers vivant pendant des années côte à côte dans un jeu passionnant du chat et de la souris... Macintyre tire de l'anonymat une remarquable galerie de personnages et met en lumière d'incroyables histoires humaines oubliées par l'histoire.
Dès les années 1950, les premiers travaux scientifiques sur la persécution des Juifs sous l'Occupation, fondés sur les archives de l'État, ont réduit à néant les justifications des dirigeants de Vichy à la Libération : le « moindre mal », « sacrifier » les Juifs étrangers pour « sauver » les Juifs français, etc.
Depuis, l'historiographie, qui a abouti dans les années 1970-1980 aux travaux majeurs de Robert Paxton ou de Serge Klarsfeld, n'a cessé de se développer, au point qu'il est sans doute impossible de dresser la liste exhaustive des milliers de titres parus.
D'où la nécessité d'une présentation des acquis les plus récents de la recherche, française et internationale, sur la Shoah en France. Telle est l'ambition du présent ouvrage, à l'échelle des acteurs, dirigeants comme simples citoyens, qui permet de comprendre le bilan de la « solution finale » en France : 74 150 déportés ; plus de 200 000 non-déportés.
Malgré la volonté génocidaire de l'occupant et la politique des dirigeants de Vichy visant à mobiliser toute la puissance de l'État contre les Juifs apatrides et leurs enfants, les obstacles dans l'administration et la société étaient suffisamment nombreux pour que, dès les grandes rafles de l'été 1942, en dépit des dizaines de milliers d'arrestations, la majorité des victimes parviennent à s'en sortir.
Une mise au point salutaire alors que le savoir scientifique sur les crimes du XXe siècle est régulièrement attaqué à des fins nationalistes.
Le dernier grand témoignage sur Hitler intime.
Le commandant SS Heinz Linge (1913-1980) fut, pendant dix ans, le majordome d'Adolf Hitler. Cet ancien maçon intègre les rangs militaires dès 1933 pour devenir dans un premier temps garde du corps. Il intègre peu à peu le cercle restreint de son maître, dont il est l'un des plus fidèles partisans.
Voici enfin la traduction française de ses Mémoires (With Hitler to the End) que les spécialistes considèrent comme un témoignage de premier ordre pour sa description de l'intime du Führer, petit bout de la lorgnette d'événements considérables au filtre des banalités de la vie domestique. Se révèlent au fil des pages la politique et la guerre ; le gouvernement et les loisirs ; les collègues de l'entourage direct et les dignitaires repus ; les quartiers généraux et la Chancellerie ; le cérémonial et la décontraction ; enfin, les voyages et les séjours au Berghof.
Linge resta aux côtés d'Hitler jusqu'à la fin, réglant après son suicide l'opération d'escamotage de sa dépouille, qu'il sortira du bunker pour y mettre le feu. Il tenta ensuite de sauver sa peau, avec moins de succès : il est capturé par les Soviétiques. Commence alors la deuxième grande aventure de sa vie, celle-ci bien moins agréable et confortable. La documentation moscovite nous révèle ainsi qu'il fut un des grands témoins utilisés par les services de sécurité et le ministère de l'Intérieur Béria pour rédiger à l'attention de Staline un épais " dossier Hitler ".
Présenté et commenté par Thierry Lentz, ce document exceptionnel entrera rapidement dans les bibliothèques de tous les amateurs des secrets du IIIe Reich.
Présentés et annotés par Thierry Lentz.
Peu avant son assassinat par les nazis le 16 juin 1944, l'historien et résistant Marc Bloch nous a laissé un message d'espoir. Celui de voir la discipline à laquelle il avait voué sa vie aider les hommes à mieux vivre. En hommage à son illustre prédécesseur et à son message plus que jamais nécessaire, Gérard Noiriel a sélectionné une partie des chroniques Le pourquoi du comment : histoire qu'il présente chaque jour sur France Culture dans l'émission Le Cours de l'histoire par Xavier Mauduit. Ces chroniques montrent comment les progrès de la recherche historique peuvent nous aider à combattre nos préjugés, à mieux connaître la souffrance des hommes, tout en offrant aux citoyens des éclairages permettant de comprendre l'actualité politique. Un ouvrage ambitieux mais qui, parce qu'il fait appel à des histoires singulières et hautes en couleur, ou aborde de façon inattendue des événements connus de chacun, se veut avant tout accessible et distrayant.
Les nazis les ont choisies parce qu'elles étaient jumelles.
Eva Mozes Kor est une enfant lorsqu'elle arrive à Auschwitz. Sur la rampe, alors que ses parents et deux de ses soeurs sont conduits dans les chambres à gaz, elle et sa jumelle Miriam sont repérées par l'Ange de la mort : le docteur Joseph Mengele.
Connu pour ses recherches sur la gémellité, Mengele a mené d'infâmes expériences à des fins eugéniques. Il observait le développement des maladies dont la gangrène et faisait des prélèvements sur des organismes vivants. La plupart de ses sujets ne ressortaient pas vivants de cet enfer.
Eva, elle, en a réchappé. À dix ans, elle a non seulement trouvé la force de survivre mais aussi, plus tard, de témoigner. À travers ce récit d'une étonnante retenue, nous suivons le parcours d'une des rares rescapées d'Auschwitz.
Ginette Kolinka, qui va fêter ses 98 ans, habite le même appartement depuis qu'elle a dix ans.
Elle a toujours vécu là, rue Jean-Pierre Timbaud, au coeur de Paris, à l'exception de trois ans : de 1942 à 1945.
Cet appartement, c'est sa vie qui défile devant nos yeux. Il y a les portraits de ceux qui ne sont pas revenus de Birkenau : son père, son petit frère, son neveu.
Les disques d'or de son fils unique, Richard, batteur du groupe Téléphone.
Les photos de ses cinq soeurs, Ginette est la cadette, des petits-enfants, des arrière-petits-enfants.
Les dessins des écoliers, à qui elle raconte désormais son histoire, tous les jours, aux quatre coins de la France.
Et même les meubles qu'ont laissés les « collabos ».
Ginette nous fait la visite.
On traverse le temps : l'atelier de confection de son père, la guerre, ce mari adorable et blagueur. Les marchés, qui l'ont sauvée. Et les camps qui affleurent à chaque page, à chaque pas.
Mais Ginette, c'est la vie ! Le grand présent. « On me demande pourquoi je souris tout le temps, mais parce que j'ai tout pour être heureuse ! »
Février 33, un livre d'histoire pas comme les autres, revient sur les événements qui se sont déroulés pendant le mois de février 1933 en Allemagne. Hitler a été nommé à la chancellerie le 30 janvier, et les jours qui suivent vont décider du destin de l'Allemagne et de l'Europe tout entière. Nous savons aujourd'hui de quelle manière ces quelques jours ont changé la face du monde, mais Uwe Wittstock a choisi de les évoquer en se plaçant à la hauteur des personnes qui les ont vécus dans l'ignorance de ce qui allait suivre. Jour après jour, dans une dramaturgie bien maîtrisée, l'auteur restitue l'ambiance de tout un pays, en racontant ces quelques semaines qui ont fait basculer la démocratie de Weimar dans le IIIème Reich.
Le prisme choisi est celui des écrivains, journalistes et intellectuels, et les protagonistes du livre de Wittstock s'appellent donc Thomas, Heinrich, Klaus et Erika Mann, Bertolt Brecht, Erich Maria Remarque, Alfred Doblin. Ou encore Carl Zuckmayer, Else Lasker-Schüler ou Gottfried Benn. Chacun des protagonistes est introduit avec concision, par un rappel de son rôle public et de sa situation personnelle. Et Wittstock nous raconte comment chacun d'entre eux, dès le 1er février, se demande s'il est sur une liste, en tant que juif, communiste, homosexuel ou intellectuel engagé. Car l'étau se resserre très vite, et ce même avant l'incendie du Reichstag pendant la nuit du 27 au 28 février qui sonnera le glas des dernières libertés individuelles : la SA intimide tous ceux qui ne rentrent pas dans le rang, empêche les manifestations culturelles ou les premières dans les théâtres du pays autant que les réunions politiques. L'Académie des arts devient un autre enjeu symbolique, car il faut faire partir le « gauchiste » Heinrich Mann. Son frère Thomas est en tournée en Europe, pour sa conférence sur Wagner, et décide de ne pas rentrer. Klaus et Erika, empêtrés dans des histoires d'amour impossibles mais portés par le succès de leur cabaret satirique à Munich, veulent d'abord lutter de l'intérieur. D'autres, comme le poète Gottfried Benn croient que le nouveau régime leur apportera enfin la reconnaissance tant désirée. Mais tous seront pris dans la violence du nouveau régime. Les lois d'exception et le résultat des élections du 5 mars mettent un terme à cette période de transition que Wittstock raconte comme un roman à rebondissements.
Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni
Parmi les opposants à l'Empire, aucun ne fut aussi sévèrement traité que Germaine de Staël. De 1803 à 1812, l'auteure de Delphine et Corinne ou l'Italie fut bannie, confinée à quarante lieues de Paris puis condamnée à ne plus quitter son château de Coppet en Suisse.Tout avait pourtant bien commencé et la jeune femme n'avait pas ménagé ses efforts pour séduire le Héros d'Italie. Jusqu'à ce jour du 3 janvier 1798 où leur premier face-à-face donna le ton à ce qui deviendra un affrontement sans fin entre l'Empereur et la femme la plus influente de son temps, au coeur de toutes les expériences, de toutes les réflexions sur les Lumières ou la Révolution. En suivant ce duo improbable, aventureux et impétueux, ce livre revisite la vie mouvementée de Germaine de Staël. Ses amours et ses amitiés éclairent la personnalité de celle que l'on a surnommée depuis l'impératrice de la pensée, éprise du grand général. Tout aurait dû rapprocher ces deux êtres, amoureux de gloire et désireux d'entrer dans l'histoire. Dans un récit vivant, Annie Jourdan raconte ce combat étonnant et méconnu. À l'épreuve du bannissement, Germaine de Staël fera la découverte de la censure et des limites du pouvoir impérial.
682, c'est le nombre de jours que Roselyne Bachelot a passés au ministère de la Culture sous la présidence d'Emmanuel Macron. Dans ce journal d'une ministre, Roselyne Bachelot fustige le bal des hypocrites, ceux qui n'ont pas voulu reconnaître la culture comme «bien essentiel», ceux qui lui ont mis des bâtons dans les roues alors qu'elle luttait pour garder en vie les salles de spectacles, le cinéma, les troupes de théâtre. Elle n'oublie pas les technos de tout poil et les obsédés de l'ordre sanitaire, qui laissaient circuler les rames de métro bondées mais interdisaient l'ouverture des théâtres et des cinémas. Elle égratigne certains artistes qui ont joué les victimes sacrifiées alors que l'argent public coulait à flot et décrit sans complaisance les complots misérables de politiciens en perdition. Roselyne tire à vue.
Sélectionnés par la rédaction de Philosophie magazine, voici les meilleurs textes d'idées parus dans la presse internationale - The Guardian, The Intercept, The New York Times, Le Monde, La Vanguardia... Cette année, ce sont 23 textes de femmes philosophes, écrivaines et essayistes que nous avons choisi de sélectionner et de réunir. Uniquement des textes de femmes pour donner à entendre des voix plus rares et se demander comment ces voix infléchissent la pensée. Des textes percutants et accessibles qui éclairent à chaque fois une question précise de notre temps.
Ce best of des idées donne la parole à de grandes figures comme Naomi Klein sur la guerre en Ukraine ou Rebecca Solnit sur les armes à feu aux Etats-Unis et à la jeune génération comme Manon Garcia sur l'avortement ou Lauren Holt sur la nature et l'environnement, ainsi qu'à des intellectuelles du monde entier comme Ruth Chang ou Ashwini Vasanthakumar.
Nous vivons désormais dans une vallée oubliée, mi-française mi-italienne, une vallée à l'entre-deux, à l'entre-droit et devoir, où la compassion devient répressible, où le droit s'oppose à une morale, où la morale s'impose au pouvoir. Mais où nous avons créé une utopie capable de résister.
Après Le droit d'emmerder Dieu, éloge du droit au blasphème, Richard Malka revient sur l'origine profonde d'une guerre millénaire au sein de l'Islam : la controverse brûlante sur la nature du Coran.
Plus qu'une plaidoirie, ces pages mûries pendant des années questionnent ce qu'il est advenu de l'Islam entre le VIIème et le XIème siècle, déchiré entre raison et soumission.
Les radicaux ont gagné, effectuant un tri dans le Coran et les paroles du Prophète, oppressant leurs ennemis - au premier rang desquels les musulmans modérés, les musiciens, artistes, philosophes, libres penseurs, les femmes et minorités sexuelles.
Plonger avec passion dans cette cassure au sein d'une religion n'est pas être « islamophobe », c'est regarder l'histoire en face.
Traité sur l'intolérance est une méditation puissante, un appel aux islamologues du savoir et de la nuance - pour qu'enfin chacun sache, comprenne, échange, s'exprime.
Par ses investigations sur la mafia et le crime organisé, par ses prises de parole politiques, Roberto Saviano incarne le courage civique. En puisant dans sa propre expérience, il s'adresse aujourd'hui aux générations futures, les incitant à s'exprimer, à s'engager. En dressant les portraits de trente personnalités, de la Grèce antique à nos jours, il dénonce dans un livre incisif les manipulations, la propagande, la censure, le formatage par le marketing, les dérives du monde contemporain, et invite à réfléchir par soi-même, à ne pas tergiverser sur la défense de nos valeurs fondamentales.La néoplatonicienne Hypatie, Martin Luther King, Giordano Bruno, Émile Zola, Anna Akhmatova, Edward Snowden, Jamal Khashoggi... ces figures choisies comme exemples de courage et de dignité sont, loin de toute héroïsation, présentées avant tout comme des hommes et des femmes ordinaires qui n'ont jamais renoncé à leurs convictions. Autant de cris, d'inspirations audacieuses pour tous ceux qui veulent s'engager pour un monde plus juste.
Au IVe siècle avant Jésus-Christ, lors de la guerre du Péloponnèse, la plus méconnue des grandes cités-États de Grèce prend son essor. Thèbes l'emporte sur les Spartiates grâce à son « bataillon sacré ». Ce corps d'élite unique était, selon la légende, composé de cent cinquante couples masculins liés par la force de l'amour. La découverte extraordinaire de leur sépulture collective en 1880 a mis au jour un tombeau où reposaient près de deux cent soixante soldats tombés pour la liberté. Enterrés sur le champ de bataille où ils périrent, certains squelettes étaient encore enlacés dans la mort.
La chute de Thèbes, brutale, marquera le début de l'effacement irrémédiable de la puissance grecque, déjà minée par les conflits opposant les partis démocratiques et oligarchiques, et les cités libres aux seigneurs de guerre de Syracuse, Phères ou Héraclée. Des figures mythiques émaillent ce récit : Épaminondas, grand stratège thébain pétri de philosophie, Agésilas, roi de Sparte mort nonagénaire, Artaxerxés, souverain achéménide. L'Histoire se déploie sous le regard des grands esprits du temps : Platon, Diogène, Démosthène et Xénophon, témoin engagé et auteur d'une chronique, les Helléniques, enrichie trois siècles plus tard par Plutarque.
Ce livre foisonne d'exploits héroïques et de rebondissements qui rendent sa lecture passionnante. S'inscrivant dans les nouveaux courants des études classiques, l'auteur explore la question des affects, c'est-à-dire la place de l'amour, dans la guerre et dans la politique. Grâce à ses talents de conteur, James Romm fait revivre l'un des épisodes les plus fascinants et les moins connus de l'Antiquité.
Saviez-vous que le fils d'Apollon a failli brûler la terre en jouant avec le char solaire de son divin père ? Que Psyché est entourée de deux vilaines belles-soeurs prêtes à tout pour ruiner son histoire d'amour avec Éros ? Ou que Sisyphe a passé les menottes à la Mort en personne ? La mythologie grecque racontée par le facétieux Stephen Fry est un délice. D'un ton décalé et piquant, mais toujours avec la rigueur et l'infinie tendresse qui le caractérisent, l'artiste anglais aux multiples talents capture ces mythes extraordinaires dont la modernité vous frappe à chaque page.
Impossible de parler de géopolitique sans évoquer l'idée de puissance. Rapports de force, zones d'influence, conflits - politiques, économiques, militaires - sont la matière des relations internationales. La puissance, qu'elle menace ou qu'elle protège, détermine les conditions d'existence des États et des populations.
Le livre s'interroge d'abord sur les critères de la puissance?: ses instruments, ses manifestations et jusqu'aux illusions qu'elle engendre. Il dresse ensuite un état des lieux de la planète, panorama impeccablement documenté et actuel des principales entités étatiques et des enjeux régionaux saillants. Il décrit enfin de nouveaux acteurs non étatiques qui imposent, sur la scène mondiale, des effets de puissance parfois inédits.
S'appuyant au besoin sur des rappels historiques qui sont moins des leçons que des exemples édifiants, Frédéric Encel réussit à proposer un tableau cohérent de l'état du monde et à dégager les grandes tendances de son évolution.
Une mine d'informations, une somme d'analyses et de décryptages des grandes orientations stratégiques qui se dessinent sous nos yeux.
«Le 5 mai 2017, durant l'entre-deux-tours de la présidentielle, un tweet révèle des milliers de courriels de l'équipe d'En Marche. Il sera massivement relayé pour tenter de faire basculer l'opinion, et avec elle l'élection.Qui était à la manoeuvre de ces MacronLeaks?Le GRU russe, qui aurait hacké les boîtes mail, l'alt-right, l'extrême droite française... et 20 000 bots, des robots pilotés par intelligence artificielle.»D'élection en élection, une lame de fond s'abat sur chaque citoyen:les réseaux sociaux nous manipulent et déchirent notre tissu social. De fait, la science révèle notre dangereuse inadaptation à la nouvelle donne numérique. Comment se prémunir des intoxications à l'heure du vote? Une analyse stupéfiante doublée de pistes concrètes, tant individuelles que collectives, pour nous protéger et préserver nos démocraties.
La mort programmée de l'école.
Depuis le succès de La Fabrique du crétin, paru en 2005, une question revient sans cesse : « Pourquoi l'Éducation nationale a-t-elle autorisé les dérives successives qui ont conduit à l'apocalypse scolaire que nous connaissons ? » Avec cette « suite », Jean-Paul Brighelli dresse le bilan. Nos renoncements, notre laïcité à géométrie variable, le nivellement par le bas, l'Histoire réécrite, la tolérance à l'intolérance religieuse, notre faiblesse face aux revendications de toutes natures... Autant de raisons qui expliquent le processus de déstructuration de l'École, que l'on a voulu démanteler car elle représentait l'Ancien Monde. La modernité ne voulait pas de citoyens pensants, informés, critiques et cultivés. La culture, de nos jours ? Une macédoine d'idées toutes faites, de poncifs écoeurants, de programmes télévisés abrutissants et de distance critique nulle.
Quelles décisions, quels partis pris, chacun se greffant sur le précédent et l'amplifiant, ont créé cette spirale descendante qui a entraîné l'École vers le fond ? C'est cet enchaînement que vise à décrire cet essai. Car les décadences n'arrivent jamais par hasard. Et tout le malheur de Cassandre, comme on le sait, est qu'elle dit la vérité mais que personne ne la croit. Ainsi meurent les civilisations - celle de Troie comme la nôtre.